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Libération
Le libé des philosophes

Gérer l'université comme une entreprise, un mauvais calcul

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Le paradoxe n’est pas mince: alors que la richesse produite n’a jamais été aussi importante, le financement du savoir est considéré comme un luxe.
par Blaise Bachofen et Marie-Frédérique Pellegrin
publié le 1er décembre 2010 à 17h53

En Grande-Bretagne, une mobilisation violente des étudiants fragilise le gouvernement Cameron. En Italie, le mouvement commencé en 2008 reprend de la vigueur: grèves d'universitaires, occupations de lieux symboliques par les étudiants avec le soutien des recteurs. De nombreux foyers de contestation apparaissent également dans les universités américaines. Tout cela donne un sentiment de déjà-vu: en 2009, pour la première fois de leur histoire, les enseignants-chercheurs français ont fait grève et ont manifesté pendant plusieurs mois contre la réforme Pécresse (loi LRU).

La loi est depuis entrée en vigueur, mais la contestation continue et prend d'autres formes. Après les blocages organisés par des étudiants lors du mouvement contre les retraites, ce sont à nouveau les universitaires qui résistent, de façon inattendue : alors que 22 milliards d'euros, prélevés sur le grand emprunt, doivent être alloués à l'enseignement supérieur et à la recherche, certains refusent déjà cette manne. La présidente de l'université Montpellier III a fait récemment marche arrière et refuse que son université intègre un projet d'«initiative d'excellence». La