Depuis que mardi soir, des représentants du chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, ont empêché le porte-parole de la Commission électorale indépendante (CEI) de communiquer des premiers résultats partiels, la crainte de voir le pays tout entier basculer dans des violences extrêmes a monté d’un cran. De part et d’autre, la communauté internationale en appelle à chacun pour que la paix soit préservée. Elle demande, à l’instar de Michèle Alliot-Marie, la ministre des Affaires étrangères, que la volonté du peuple, telle qu’elle est censée s’exprimer dans le résultat, soit respectée. Mais pour chacun des deux camps en présence, ni cette paix ni cette volonté ne se prêtent à la même interprétation.
Pour les partisans de l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara, si la violence devait éclater, elle aurait pour seule raison le parti pris du pouvoir de confisquer une victoire qui ne fait pour eux aucun doute. Pour ceux du président sortant, comme son porte-parole, Pascal Affi N'Guessan, la responsabilité en reviendrait aux fraudes dont se serait rendu coupable le camp Ouattara, accusé de «ne pas avoir respecté les normes d'un scrutin transparent».
Institutions. Comme le rappelle toute soirée électorale, il n'est aucune démocratie dans laquelle le résultat du vote n'est pas soumis à un conflit d'interprétation. Mais lorsque celui-ci se manifeste publiquement, c'est au vu d'un résultat dont la reconnaissance mutuelle exclut que les différents partis en présence aient à r