Une langue révèle la mentalité de son peuple. Le mot xénophobie, en dépit de son étymologie, n'est apparu dans la langue grecque que vers la fin du XIXe siècle, comme emprunt à l'anglais, tandis que son contraire, philoxenia, «amitié pour l'étranger», remonte à la plus haute antiquité. Avant la naissance de ce mot, xenos indiquait à la fois l'étranger et celui que l'on accueille. Cet étranger avait même son protecteur divin, le père des dieux en personne, Xénios Zeus, «Jupiter hospitalier».
Tout cela se passait il y a longtemps, me direz-vous. Pas du tout. Aux récentes élections régionales, lorsque les Athéniens ont vu qu’un des partis d’extrême droite avait gagné des voix, surtout dans les quartiers à forte population immigrée, ils ont opté, au second tour, pour Georges Kaminis, le candidat du Parti socialiste, qui était jusque-là le «défenseur du citoyen» (et donc protecteur des immigrés). Ce qui a joué un rôle important dans ce choix entre les deux tours, c’est une interview radio où Kaminis avait parlé d’une façon humaine des sans-abri qui inondent le centre de la capitale, surtout Omonoia (la place de la Concorde), et avait proposé des solutions. Les Athéniens ont ainsi renversé tous les pronostics en même temps qu’un long règne de la droite dans la capitale, ce qui n’était pas évident au vu des résultats du premier tour.
Plan d'austérité. Depuis une quinzaine d'années, la Grèce est envahie par les étrangers : Pakistanais, Afg