Menu
Libération
Reportage

A Yopougon, la violence sort en tête des élections

Article réservé aux abonnés
Côte-d'Ivoire: l'après-Gbagbodossier
Après l’assassinat, hier à Abidjan, de quatre partisans de Ouattara par un escadron de gendarmes, le QG de Gbagbo a été pris pour cible.
publié le 3 décembre 2010 à 0h00

Malgré le couvre-feu, toujours en vigueur entre 19 heures et 6 heures du matin, la victoire d’Alassane Ouattara était célébrée, hier soir, dans les quartiers d’Abidjan peuplés majoritairement par ses partisans, comme Abobo ou Adjamé. Mais, à Yopougon, l’une des zones les plus denses de la capitale économique ivoirienne, considérée comme l’un des fiefs de Laurent Gbagbo, la nuit s’annonçait agitée, et des règlements de comptes n’étaient pas à exclure.

La veille, un escadron de gendarmes de la Brigade antiémeute avait effectué un raid sanglant sur le QG du parti d’Alassane Ouattara, le RDR (Rassemblement des républicains), tuant au moins 4 personnes et en blessant une cinquantaine, dont 16 ont été hospitalisées. L’attaque s’est produite durant la nuit de mercredi à jeudi, alors que plusieurs dizaines d’individus s’étaient rassemblés, comme chaque soir depuis le second tour du 28 novembre, devant la télévision dans l’attente des résultats.

Corbillard. Peu avant minuit, des hommes encagoulés et en treillis ont frappé au lourd portail qui protège le QG de Ouattara dans le district de Wassakara. Officiellement, ils étaient à la recherche d'une cache d'armes. Mais un détail troublant contredit cette version : selon des témoins, corroborés de source indépendante, un corbillard était déjà présent sur les lieux. Trouvant porte close, ils ont alors escaladé le mur d'enceinte avant de pénétrer dans la cour et à l'intérieur du bâtiment. «J'étais devant la télé, dans la