«Son style de gouvernement peu orthodoxe, assorti de ses fréquentes gaffes verbales et de scandales médiatisés (y compris les chamailleries publiques avec sa femme au sujet de laisisons présumées) a fait que beaucoup, y compris certains à l'intérieur du gouvernement américain, le trouvent incapable, vaniteux et inefficace comme dirigeant européen moderne». C'est en ces termes qu'Elizabeth Dibble, alors numéro deux de l'ambassade américaine à Rome, renseigne Barack Obama sur Silvio Berlusconi, 74 ans, avant une visite officielle du Premier ministre italien à Washington. «Notre relation avec Berlusconi est complexe», poursuit la diplomate, dans un câble du 9 juin 2009. Et pour cause: ouvertement pro-Américain, le Cavaliere n'en entretient pas moins des relations privilégiées avec Vladimir Poutine, qui le mettent en porte-à-faux à l'égard de Washington.
Silvio Berlusconi défend notamment l'offensive russe en Géorgie en août 2008, appelant chaque jour Moscou durant cette guerre d'une semaine. «Il admire le style de gouvernement macho, décidé et autoritaire de Poutine, qu'il croit correspondre au sien», note un câble américain. Rencontres fréquentes, «échanges de cadeaux fastueux», séjours de la famille Poutine dans la villa que possède Berlusconi en Sardaigne, rien n'échappe à la vigilance des diplomates américains, qui mentionnent aussi l
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Berlusconi, l'ami trop intime de Poutine
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Le Premier ministre italien Silvio Berlusconi et son homologue russe Vladimir Poutine (G) à la villa Certosa, à Porto Rotondo le 17 avril 2008 (© AFP Press Office)
par Sabine Cessou
publié le 3 décembre 2010 à 17h57
(mis à jour le 4 décembre 2010 à 11h19)
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