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Libération

Fraudes électorales : l’opposition égyptienne appelle au boycott

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Islamistes et laïques se retirent du second tour des législatives, dimanche.
publié le 3 décembre 2010 à 0h00

Derrière les murs blancs de la belle villa du parti libéral Wafd, au Caire, c’est l’ébullition. Non loin du Nil, dans les étages de l’immeuble anodin où les Frères musulmans tiennent leur permanence, même ambiance fébrile, même colère après le premier tour des législatives, qui a marqué, dimanche, la déroute de l’opposition, sur fond de fraudes et de violences dénoncées par les observateurs indépendants. Mercredi, dans une rare unanimité, les islamistes et les laïques du Wafd ont annoncé leur décision : le boycott du second tour, prévu dimanche, ouvrant la voie à un Parlement dominé pratiquement à 100% par le Parti national démocratique (PND) au pouvoir.

Débâcle. Le raz de marée électoral du PND, qui a remporté 209 sièges sur les 508 mis en jeu dès le premier tour, était certes attendu. Son triomphe était d'autant plus assuré que de nombreux duels du second tour vont opposer des candidats rivaux issus de ses rangs. Les Frères musulmans, à l'inverse, sont sortis les mains vides du premier tour, le reste de l'opposition n'a remporté que cinq sièges. Plus que la victoire du PND, c'est l'ampleur de la débâcle de l'opposition qui stupéfie. Et surtout celle des partis laïques, dont les analystes pensaient qu'ils pourraient tirer leur épingle de la déroute annoncée des Frères musulmans, et permettre ainsi à l'Egypte d'offrir, à un an de l'élection présidentielle, l'image d'un Parlement suffisamment pluraliste pour ne pas être caricatural.

De hauts responsables égypti