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Libération

La Suisse défend sa double peine à Bruxelles

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Europe . Une ministre helvète a justifié l’expulsion automatique des étrangers ayant commis un délit.
publié le 3 décembre 2010 à 0h00

«Il y a des craintes concernant la délinquance des étrangers et il faut les prendre au sérieux.» En rencontrant ses homologues de l'Union européenne, hier à Bruxelles, Simonetta Sommaruga, la ministre suisse pour la Justice et la Police, a tenté de justifier l'expulsion automatique par son pays des délinquants étrangers à l'issue de leur peine. Cette mesure a été adoptée par un référendum qui s'est tenu dimanche.

L'initiative, prise par l'Union démocratique du centre (UDC), la droite populiste représentée au gouvernement, a été approuvée à 52,9% par les électeurs de la Confédération helvétique. Le texte de l'UDC prévoit notamment le retrait du droit de séjour des étrangers, sans même prendre en compte la gravité des délits. Le renvoi fonctionnant autant pour les crimes les plus graves que pour les cas «d'abus de l'aide sociale».

Cette «votation», qui survient presqu'un an jour pour jour après un scrutin interdisant la construction de minarets, a conduit plusieurs pays européens à exprimer leur préoccupation. Notamment face au caractère automatique de la double sanction. D'autant que la campagne de l'UDC a été soutenue par une débauche d'affiches ouvertement xénophobes dans un pays qui compte 21,7% d'étrangers. Le résultat du référendum a été immédiatement qualifié par Amnesty International «de journée noire pour les droits humains en Suisse». C'est, au contraire, «un premier pas sur la voie de la sécurité», s'est f