Il y a un peu plus de cinq ans, la Nouvelle-Orléans était ravagée par le cyclone Katrina. Presque 2 000 morts, 80% de la ville inondée. L'opinion publique américaine est hébétée, les images semblent parvenir d'un autre continent. Romain Huret, historien et spécialiste des Etats-Unis, revient sur cette longue semaine de la fin du mois d'août 2005. Katrina, 2005 nous fait revivre l'événement grâce à toutes sortes de témoignages et à la couverture médiatique de l'époque. Il nous livre une manière de reportage sur le travail de l'historien qui étudie le présent. En s'aventurant dans ce film catastrophe, l'universitaire doit faire le tri entre les clichés - la ville afro-américaine est un haut lieu de l'imaginaire américain -, les nombreuses rumeurs et les faits. Au-delà des polémiques violentes sur la désorganisation de l'Etat et sur le racisme qui transparaît à tous les niveaux, l'auteur, qui étudie depuis longtemps les phénomènes de pauvreté aux Etats-Unis, démontre la rupture imposée par Bush et les conservateurs dans la relation entre le gouvernement et les citoyens. Katrina, 2005 raconte aussi une privatisation de la sphère publique et la réaction d'un Etat qui privilégie avant tout la sécurité nationale, plus encore depuis le 11 septembre 2001. Selon Romain Huret, l'intervention ne fut ni lente, ni désorganisée, ni humanitaire, mais militaire. C'est l'aboutissement logique d'une révolution conservatrice à l'œuvre depuis les années 80. Le vocabulaire emplo
Critique
Essai Cyclone Katrina, Opération ouragan
Article réservé aux abonnés
par Catherine Calvet
publié le 4 décembre 2010 à 0h00
Dans la même rubrique