«Cabri mort ne craint pas le couteau.» Ce dicton ivoirien résume bien l’état d’esprit de Laurent Gbagbo, aujourd’hui. Battu dans les urnes par son ennemi intime Alassane Ouattara, isolé sur la scène diplomatique, le président sortant n’a plus rien à perdre, sinon à s’accrocher au pouvoir en se prévalant du droit et en se posant en garant de la souveraineté de son pays. Ce week-end, il a marqué des points.
Dos rond. Samedi, Gbagbo a prêté serment, au palais présidentiel, devant les corps constitués, suite à la proclamation de sa victoire, la veille, par le Conseil constitutionnel, avec 51,4% des voix. Hier, l'ancien président sud-africain, Thabo Mbeki, a entamé une mission de bons offices au nom de l'Union africaine en rencontrant Laurent Gbagbo à sa résidence.
Dans son discours d'investiture, samedi, Laurent Gbagbo a dénoncé «des cas graves d'ingérence», se posant une fois de plus comme le meilleur défenseur de la nation ivoirienne. Vendredi, le représentant des Nations unies, Choi Young-jin, avait confirmé les résultats de la Commission électorale indépendante (CEI), donnant une large victoire à Alassane Ouattara. La France, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Union européenne, l'Union africaine et la Francophonie ont tous apporté leur soutien à l'ancien Premier ministre. Mais pas la Russie ni la Chine, toutes deux membres du Conseil de sécurité.
Laurent Gbagbo fait le dos rond. Durant plusieurs jours, il a débranché son téléphone pour échapper aux