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Libération
Interview

«Il faut relancer l’économie à Gaza»

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Questions à Jon Hanssen-Bauer envoyé spécial norvégien au Proche-Orient
publié le 6 décembre 2010 à 0h00

L’ambassadeur norvégien pour le processus de paix israélo-palestinien, Jon Hanssen-Bauer, dresse un bilan des négociations directes et de la situation à Gaza.

Le blocus de la bande de Gaza a été allégé l’été dernier. Quel est votre bilan ?

L’entrée des marchandises vers la bande de Gaza a doublé, mais les matériaux de construction manquent toujours. La conséquence, c’est que la reconstruction de Gaza n’est pas allée très loin, à l’exception de quelques projets mis en œuvre sous l’égide des Nations unies. Il est essentiel de relancer le secteur de la construction et des travaux publics, qui est l’un des seuls susceptibles de relancer l’emploi, donc la croissance. Il est urgent de commencer par les domaines de l’eau et de l’énergie, car cela aurait un impact immédiat sur la vie quotidienne des Gazaouis. Ces projets pourraient être lancés très rapidement sous supervision de l’Autorité palestinienne. Le Hamas n’a pas d’intérêt à bloquer des projets qui pourraient améliorer significativement le quotidien des Gazaouis.

Mais la réconciliation interpalestinienne est en panne…

Il ne faut pas rester otage du processus de réconciliation. La moitié de l’argent dépensé par l’Autorité sert à payer les salaires des fonctionnaires à Gaza. Sans elle, Gaza vivrait dans une misère noire. Le revenu moyen par tête y est inférieur à 1994. On ne peut pas continuer comme ça. Il faut relancer l’économie, rouvrir les portes à l’exportation.

Où en est le processus de paix ? Il ne se passe plus rien…

Tout le monde savait que ce serait difficile, mais tout le monde sait aussi qu’il n’y a pas d’alternative pour mettre fin à ce conflit et à l’occupation [des territoires palestiniens, ndlr]. Nous comp