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Libération

La remise du Nobel de la paix échauffe Pékin

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Oslo . La Chine menace les soutiens à Liu Xiaobo, qui, incarcéré, ne pourra recevoir son prix, vendredi.
publié le 6 décembre 2010 à 0h00

Une quarantaine de personnalités de la dissidence chinoise en exil se sont donné rendez-vous vendredi à Oslo pour assister à la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix à l’écrivain chinois Liu Xiaobo. Le lauréat, qui purge onze ans de prison, ne pourra pas y assister. Pas plus que sa famille et ses amis, placés en résidence surveillée par la police chinoise, ou privés de sortie du territoire.

Le Comité Nobel envisage de disposer une chaise vide sur la scène pour marquer l’absence du célèbre dissident, qui fédère, malgré tout, de nombreux soutiens. Ce sera la première fois depuis la répression sanglante du mouvement prodémocratique de Tiananmen, qui fit un millier de morts en juin 1989, que tant d’exilés chinois se trouveront réunis. De l’astrophysicien Fang Lizhi, qui appela aux réformes politiques en 1986, à Chai Ling, la leader étudiante du mouvement de Tiananmen, en passant par Fang Zheng, un étudiant aux jambes écrasées par un char le 4 juin 1989. Au moins quatre personnalités politiques de Hongkong feront également le voyage à Oslo.

En Chine même, six dissidents de Hangzhou ont déposé, la semaine dernière, une demande d'autorisation pour manifester en soutien à Liu Xiaobo. Les officiels, qui les ont reçus, ont jeté leur demande écrite au sol en les mettant en garde : «Si vous refaites une demande de manifestation, vous en subirez les conséquences.»

Le gouvernement chinois a menacé les pays étrangers s'ils envoient des représentants à Oslo. Pékin tente l'impo