Cinq ans après l’attentat qui coûta la vie à l’ex-Premier ministre, Rafic Hariri, et à une vingtaine de personnes qui se trouvaient à proximité, le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) va émettre dans les prochains jours ou tout au plus les prochaines semaines ses premiers actes d’accusation. Ce sera un test crucial à la fois pour la stabilité du Liban et pour la justice internationale. Le premier tribunal onusien, chargé de réprimer le crime de «terrorisme» pourra-t-il remonter jusqu’aux commanditaires sans altérer le fragile équilibre politique libanais ? On ne compte plus les mises en garde, selon lesquelles ces actes d’accusation seraient le déclencheur de nouveaux affrontements armés au Liban, ni les déclarations du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui voit dans le tribunal le produit d’une conspiration américano-sioniste, avertissant que quiconque collaborerait avec cette cour verrait ses mains tranchées.
Les différents acteurs politiques ont toujours vu dans le TSL un outil destiné soit à les servir, soit à leur nuire. Le Conseil de sécurité le créa en 2007 sous l’impulsion de Jacques Chirac et de George Bush qui escomptaient en faire l’instrument qui délégitimerait le régime de Damas, suspecté d’être le commanditaire de l’attentat. Aujourd’hui, l’équation politique régionale a profondément évolué, avec le rapprochement syro-saoudien et la montée en puissance du Hezbollah et de l’Iran.
Dans ce contexte, les partisans du TSL espèrent que ce dernier pourra permettre d