Tenir, malgré les sarcasmes de ceux qui moquent «le président de la République du Golf». Reclus dans l'hôtel du même nom à Abidjan, sur les bords de la lagune, Alassane Ouattara, élu avec plus de 54% des voix selon la Commission électorale indépendante, tente de tisser sa toile pour faire tomber le régime de Laurent Gbagbo.
Hier, son nouveau Premier ministre, Guillaume Soro, a présidé un premier conseil de gouvernement. La réunion a eu lieu dans une vaste tente surclimatisée, surveillée de près par des Casques bleus. A première vue, le «président élu» ressemble à un roi nu, dépourvu des attributs du pouvoir. De fait, son adversaire, Laurent Gbagbo, dispose du soutien des chefs de l'armée, du contrôle des principaux leviers économiques du pays et d'une télévision aux ordres (Libération de vendredi). Mais Ouattara, lui, peut compter sur le soutien actif de la communauté internationale. «Il enchaîne les réunions avec les ambassadeurs, dit l'un de ses proches conseillers. Tout le monde veut éviter que le pays ne sombre dans le chaos.» Lors de la cérémonie d'investiture de Gbagbo, samedi au palais présidentiel, aucun pays voisin n'était représenté. «Du jamais-vu», assure un observateur étranger.
Électrochoc. Mais Ouattara sait que le soutien de la communauté internationale a ses limites : qui, en son sein, serait prêt à intervenir militairement pour l'installer au pouvoir ? Fort de ce constat, le camp Gbagbo fai