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Libération
Récit

Chili : fin de l’oubli pour des disparus

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Le procès aux assises, par défaut, de 14 tortionnaires de la junte débute aujourd’hui à Paris. Ils avaient pris part à l’élimination de quatre opposants français à Pinochet, entre 1973 et 1975.
publié le 8 décembre 2010 à 0h00

La dernière photographie de Georges Klein a été prise le mardi 11 septembre 1973 en tout début d’après-midi. Tenu en respect par de jeunes militaires en armes à la sortie du palais présidentiel de la Moneda, en plein cœur de Santiago du Chili, ce Franco-Chilien fait partie d’un groupe de civils qui vient d’évacuer le bâtiment après son bombardement par les avions Hawker de l’armée de l’air.

Aux premières heures du coup d'Etat fomenté par le général Augusto Pinochet, le président socialiste, Salvador Allende, a adressé à ses concitoyens un ultime message : «Je paierai de ma vie la loyauté envers le peuple…», déclare-t-il sur les ondes de Radio Magallanes, la seule à ne pas encore avoir été prise d'assaut par les putschistes. Après avoir organisé toute la matinée la résistance au «golpe de estado» (coup d'Etat) à la tête d'une poignée de fidèles - dont Klein -, Allende leur demande de se rendre. Il se suicide ensuite dans les salons en flammes du deuxième étage de la Moneda avec la kalachnikov que lui a offerte le dirigeant cubain Fidel Castro.

Georges - Jorge - Klein, un médecin psychiatre de 28 ans né à Romans-sur-Isère (Drôme) d’un couple de juifs autrichien et roumain qui ont fui le nazisme et se sont installés d’abord en France, ensuite au Chili, était conseiller politique du Président. Emmené par les militaires au régiment Tacna, à une trentaine de kilomètres de la capitale chilienne, il y est torturé et exécuté.

Officiers. Trente-sept ans