Deux présidents pour un fauteuil et toujours pas de solution en vue… La Côte-d’Ivoire s’enlise dans une situation très tendue. La médiation tentée par le Sud-Africain Thabo Mbeki n’a pour l’heure rien donné. Hier, les chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest se sont réunis au Nigeria pour examiner la situation.
En attendant, Alassane Ouattara, déclaré gagnant avec 54,1% des voix par la Commission électorale indépendante (CEI), gouverne virtuellement depuis un hôtel d’Abidjan. De son côté, Laurent Gbagbo, président sortant, reste en place au palais présidentiel. Proclamé vainqueur avec 51,4% des voix par un Conseil constitutionnel qu’il a à sa botte, il a formé hier son gouvernement. Signal inquiétant : il a nommé à la Jeunesse Charles Blé Goudé, chef des «patriotes», un mouvement animé par un fort sentiment antifrançais.
Rien n'indique que Gbagbo soit prêt à céder aux pressions. Choi Young-jin, l'envoyé spécial de l'ONU en Côte-d'Ivoire, l'a encore répété hier au Conseil de sécurité : «Un seul candidat a remporté l'élection avec une nette avance.» Le département d'Etat américain a appelé hier Laurent Gbagbo à accepter le résultat des élections, tout en s'inquiétant du risque de violences. Et pour cause : Ellen Johnson Sirleaf, la présidente du Liberia voisin, a appelé les anciens combattants de son pays à ne pas exporter leur savoir-faire guerrier en Côte-d'Ivoire. «Certains individus et anciens chefs militaires ont été contactés officieusement pour intervenir»,