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Portrait

Un «Tom Sawyer» du Net obsédé par la vérité

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Autodidacte, Assange est passé du statut de génial hacker à celui de prophète du «journalisme scientifique».
Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange. (© AFP Fabrice Coffrini)
publié le 8 décembre 2010 à 0h00

L'avantage, en prison, c'est que «[je pourrai] enfin passer une journée à lire un livre», avait confié Julian Assange en octobre à l'un des derniers journalistes américains qui ont encore réussi à déjeuner avec lui, dans un petit restaurant éthiopien de Londres. Le fondateur de WikiLeaks n'est pas seulement un génie du piratage informatique, chevalier d'Internet, il est aussi un lecteur avide, pétri de références littéraires, qui s'inspire de Horace, Mark Twain ou Soljenitsyne.

«J'ai eu une enfance assez Tom Sawyer», a raconté Assange à Raffi Khatchadourian, un journaliste du New Yorker qui avait pu l'accompagner plusieurs semaines, au printemps, en Islande et aux Etats-Unis : «J'avais mon propre cheval. J'avais construit mon propre radeau. J'allais pêcher. Je descendais dans les puits et les tunnels des mines.» Né en 1971 sur la côte nord-est de l'Australie, il a décrit son enfance comme une suite d'aventures qui l'auraient prédestiné à une vie errante de combattant pour la «vérité» et pour «l'individu» face aux autorités et corps constitués. Sa «tendance au nomadisme» est «génétique», a-t-il expliqué au New Yorker. Son nom de famille viendrait d'un immigrant chinois, appelé Ah Sang, arrivé en Australie au XVIIIe siècle, tandis que ses ancêtres maternels venaient d'Ecosse et d'Irlande.

Correspondance. Comédienne, sa mère le trimballe au gré de ses spectacles et de ses