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Libération
Reportage

Haïti gronde sur fond de scrutin truqué

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L’île a connu une nuit d’émeutes après la publication des résultats de la présidentielle mardi soir, qui éliminent Michel Martelly, un temps qualifié pour le second tour.
par Leïla MINANO, (Youpress) Correspondance à Port-au-Prince
publié le 9 décembre 2010 à 0h00

Dans les rues, aucune voiture ne circule, les étals des marchands sont rangés, les boutiques fermées. Il est pourtant 6 heures du matin. A Pétionville, sur les hauteurs de la capitale, les barricades de pneus, de branches et d’ordures finissent de refroidir après la nuit d’émeutes. Mardi soir, vers 21 heures, le Conseil électoral provisoire (CEP) a donné les résultats préliminaires de l’élection présidentielle, provoquant aussitôt une vague de manifestations et de violences en plusieurs endroits du pays. Après des dizaines de rumeurs contradictoires, ce sont finalementMirlande Manigat, la favorite de l’opposition (31,37% des voix), et Jude Célestin (22,48%), le candidat du président en place, René Préval, qui s’affronteront au second tour du scrutin, le 16 janvier. Michel Martelly, alias «Sweet Micky» (21,84%), est le grand perdant de l’élection. Avec seulement 6 845 voix de moins que Célestin, la star de Tèt Kale, le groupe de musique compas, très soutenu dans la capitale et dans le sud du pays, est recalé.

Slogan. «Un résultat incohérent», c'est ce qu'a déclaré un communiqué de l'ambassade américaine publié quelques heures après l'annonce. Selon elle, «le gouvernement des Etats-Unis est préoccupé par la publication des résultats […] qui ne correspondent pas avec ceux du Conseil national d'observation électorale [financé par l'Union européenne, ndlr]». Il y a deux jours, les observateurs internationaux, se fondant sur les résultats de 1 600