Trouver le compromis qui éviterait au Liban une crise politique majeure, accompagnée de graves dérapages sécuritaires, tout en réitérant son soutien au Tribunal spécial (TSL), dont l’acte d’accusation sur l’assassinat de Rafic Hariri risque précisément de provoquer cette déstabilisation. C’est à cette difficile mission que Nicolas Sarkozy s’est attelé. Dans ce but, il s’est entretenu ces dernières semaines avec plusieurs acteurs du grand théâtre libanais, dont le Premier ministre Saad Hariri, fils du Premier ministre assassiné. Hier, c’était au tour du président syrien Bachar al-Assad d’être reçu à l’Elysée pour un déjeuner de travail.
Intransigeance. A l'approche de la remise de l'acte d'accusation, c'est donc avec l'un des meilleurs alliés du Hezbollah que le président français s'est entretenu. Sarkozy ayant fait le pari d'une influence modératrice de Damas dans la région, sa démarche apparaît légitime. Avec Téhéran, le régime syrien est le parrain du parti chiite. Il est donc à même de modérer son chef, Hassan Nasrallah, qui a menacé de déstabiliser le Liban si le tribunal met en accusation certains membres du Hezbollah, ce qui semble de plus en plus probable (Libération du 1er décembre).
Reste que le jeu syrien n'apparaît pas d'une grande transparence. En fonction de ce qu'il perçoit de l'acte d'accusation, l'attitude de Damas envers le TSL change. Tantôt le régime fait mine de l'accepter, tantôt il le rejette avec la dernière intransig