La Chine a décerné hier son propre prix de la paix, le prix Confucius, dont la création a été hâtivement annoncée il y a trois semaines, assez curieusement sur un site internet bouddhiste. L'objectif : riposter à l'attribution du prix Nobel de la Paix au prisonnier politique chinois Liu Xiaobo - la cérémonie doit se dérouler, en son absence, aujourd'hui à Oslo. Mais, pour Pékin, l'entreprise a tourné au fiasco complet. Le lauréat désigné - l'ancien vice-président taïwanais Lien Chan - a fait savoir, via son porte-parole, qu'il n'avait «jamais entendu parler de ce prix» et «qu'il n'avait aucunement l'intention d'aller le recevoir».
Réuni dans une petite salle de conférence d'un hôtel de Pékin, le jury du prix Confucius ne s'est pas démonté. Son président a annoncé devant la presse que «la Chine, avec plus d'un milliard d'habitants», avait une légitimité bien plus grande que la Norvège, «un petit pays à la population et à la superficie limitée», à décerner un prix de la paix. La Chine, a-t-il expliqué en lisant une déclaration, «est un symbole de paix et détient le pouvoir absolu de maintenir la paix», tandis que la Norvège, en raison de sa faible population, «doit être en minorité concernant les conceptions de liberté et de démocratie» (sic). Ce singulier jury, composé notamment d'un colonel de l'armée, d'un journaliste du Quotidien du peuple, d'un responsable de l'école du Parti et d'une personne se présentant com