A quoi joue le régime iranien avec Sakineh Mohammadi-Ashtiani, cette mère de famille condamnée à mort pour le meurtre présumé de son mari, à la lapidation pour adultère et qui fait l’objet d’une intense campagne médiatique en Europe ? Vendredi, la télévision en langue anglaise Press TV, proche des services de renseignements iraniens, publiait des photos d’une femme présentée comme Sakineh, accompagnée de son fils. On la voyait tour à tour dans son petit jardin et sa pauvre cuisine.
Aucune précision n'était, en revanche, donnée sur ce qu'elle y faisait. Les photos ont été envoyées aux principales agences internationales et même sur l'iPhone de certains journalistes iraniens en exil. Tout donnait l'impression que la mère de famille était enfin libre. Immédiatement, le Comité antilapidation basé à Berlin se félicitait de cet élargissement. Le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, renchérissait, qualifiant la nouvelle de «belle journée pour les droits de l'homme».
Vendredi, Press TV annonçait que la publication des photos ne signifiait nullement la libération de l'Iranienne «contrairement à la vaste campagne de propagande des médias occidentaux». Explication de la chaîne : les photos ont été prises, avec l'aval de la justice, «pour le tournage d'une reconstitution des détails du meurtre de son mari sur la scène du crime». Le procureur indiquait de son côté que «la situation judiciaire de l'accusée n'avait pas changé» et qu'elle «