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Libération

Aux Pays-Bas, la ligne Fortuyn

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Geert Wilders, leader du PVV, mise plus sur l’islamophobie que sur l’antisémitisme.
publié le 13 décembre 2010 à 0h00

Faut-il classer Geert Wilders parmi les populistes de droite ou l’extrême droite ? La question continue de faire débat aux Pays-Bas. L’intéressé se décrit lui-même comme un «conservateur». Il ne cache pas son admiration pour Pim Fortuyn, le premier à avoir ouvertement milité contre l’islam aux Pays-Bas. Contrairement à Fortuyn, qui était un homosexuel affiché et enseignait la sociologie à Rotterdam, Geert Wilders est sagement marié à une femme d’origine hongroise et n’a jamais fait carrière ailleurs qu’en politique. Son style de coiffure lui vaut néanmoins d’être surnommé «Mozart» ou «la fausse blonde la plus célèbre depuis Marilyn»…

Soupçonné par certains de vouloir cacher de lointaines origines indonésiennes, il n'a ni le charisme ni les qualités de tribun de feu Fortuyn, assassiné en 2002. Ancien assistant parlementaire du libéral Frits Bolkestein, Wilders est élu député du Parti libéral (VVD) en 1998, mais s'en va en 2004, jugeant son parti trop «mou et centriste». Il puise dans l'arsenal populiste pour s'ériger contre les élites politiques et «l'islamisation de la société néerlandaise». Il fonde le Parti de la liberté (PVV) en 2006, qui remporte 9 sièges sur 150 au Parlement la même année, puis 24 lors des législatives de juin dernier, devenant alors la troisième force politique du pays.

Loin de verser dans l'antisémitisme, Wilders cultive une relation amicale avec Israël, où il se rend régulièrement. Provocateur, il compare le Coran à Mein Kampf