Revenu au pouvoir en 2008 avec une très large majorité d’une centaine de parlementaires, Silvio Berlusconi tente aujourd’hui de débaucher tous azimuts, et dans tous les groupes politiques, pour sauver sa tête à la Chambre des députés. Sa survie à la tête du gouvernement ne tient en effet qu’à un fil depuis que son ancien allié et ex-ministre des Affaires étrangères Gianfranco Fini a fait dissidence avec 34 députés et présenté une motion de défiance contre lui. Le vote aura lieu demain après un discours de Berlusconi.
Au cours des dernières semaines, le gouvernement a été mis en minorité à plusieurs reprises. «Berlusconi doit démissionner avant le vote du 14 décembre, a répété Gianfranco Fini, qui préside la Chambre des députés. Il ne jouit plus d'une majorité ni numérique ni politique.»
Guet-apens. Entre les deux hommes, la rupture est consommée depuis le printemps, Fini revendiquant en vain davantage d'espace au sein du parti du Peuple de la liberté (PDL), la grande formation rassemblant Forza Italia et Alliance Nationale lancée en mars 2009 et destinée à représenter toute la droite. «Berlusconi s'est comporté comme un patron», dénonce le député Italo Bocchino, l'un des principaux soutiens de Fini qui, à l'automne, s'est définitivement éloigné du PDL en créant un nouveau parti, Futur et liberté (FLI). Jusqu'au bout, Gianfranco Fini qui, après des années de collaboration mouvementée avec Berlusconi plaide aujourd'hui pour une droite