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Libération
Vu de Corée du Sud

Les reliques de la colère entre Tokyo et Séoul

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publié le 13 décembre 2010 à 0h00

Les regrets adressés à Séoul par le Premier ministre japonais, Naoto Kan, en août, pour la brutale occupation japonaise de la Corée du Sud entre 1910 et 1945, étaient à l'évidence davantage que des mots. Pour marquer le centième anniversaire des débuts de l'annexion de la péninsule, les «excuses venues du fond du cœur» et les «sentiments de profonds regrets» de Naoto Kan ont été accompagnés d'une annonce spéciale de sa part : «le transfert» prochain, en Corée du Sud, de 1 205 reliques culturelles saisies par le Japon durant l'occupation de ce qui était, au début du XXe siècle, sa «27e province».

Si le sujet déchaîne tant les passions à Séoul, c’est parce que ces reliques, issues de la collection de livres dits Uigwe, qui décrit les rites et protocoles royaux de la dynastie Joseon (1392-1910), ont une valeur inestimable. Ce sont de véritables trésors nationaux. Lors du G20 à Séoul, Tokyo a précisé que le transfert des documents en question aurait sans doute lieu courant 2011. Les ministres des Affaires étrangères des deux pays viennent même de conclure un accord, devant donner lieu à un traité. Façon d’améliorer leur relation ternie notamment par le litige des Dokdo (Takeshima pour les Japonais), des îles dont Séoul et Tokyo revendiquent la souveraineté.

Mais alors que la décision du Japon devrait enchanter les Coréens, ces derniers râlent. «Nous ne sommes pas dupes du sens du mot "transfert", confie, à