Comment ce jeune homme de Tranas, à l’enfance ordinaire, qui allait fêter ses 29 ans dimanche, a-t-il pu devenir un terroriste ? Samedi, Taymour Abdel Wahab al-Abdaly prend le volant de l’Audi blanche qu’il vient d’acheter d’occasion sur Internet. Direction Stockholm. Trois heures de route. Puis, il envoie un mail à l’agence de presse TT et aux services de renseignement (Säpo) contenant un message en suédois et en arabe, enregistré sur son portable.
A 16 h 52, il fait exploser sa voiture, garée à une intersection de Drottninggatan, l'une des principales artères commerciales de la capitale. Dix minutes plus tard, une des bombes qu'il porte sur lui se déclenche. Par erreur, sans doute. Les enquêteurs pensent que le kamikaze se dirigeait vers la gare centrale de Stockholm ou le grand magasin Ahlens. Le bilan aurait pu être très lourd. Les services de la Säpo ne disposaient d'aucune information sur son compte. Selon le procureur Tomas Lindstrand, il est arrivé «comme un éclair dans le ciel bleu». Il est mort sur le coup.
A Tranas, bourgade de 18 000 habitants, à 270 km au sud-ouest de la capitale, c'est l'incompréhension. Né en 1981 en Irak, Taymour Abdel Wahab est arrivé en Suède avec ses parents et sa sœur aînée en 1992. Selon ses enseignants, il a appris rapidement le suédois. C'était un bon élève, doué en biologie et en français, «qui ne causait pas de problèmes», selon le proviseur du lycée Holavedsgymnasiet.
Ceux qui le connaissent parlent d'un enfant «s