Côté cour, la confiance pour quelques voix. Côté jardin, la violence de quelques-uns. En marge du rejet de la motion de censure contre Silvio Berlusconi dans un hémicycle de la Chambre des députés surchauffé, les rues de Rome ont été hier le théâtre, pendant plusieurs heures, de scènes de violence.
Aux abords des palais du pouvoir, des centaines de manifestants et de casseurs s’en sont pris aux bennes à ordures, aux vitrines des boutiques du centre historique et ont mis le feu à de nombreux véhicules. A plusieurs reprises et notamment du côté de la place du Peuple, les heurts ont opposé, à coups de gaz lacrymogènes, les forces de l’ordre déployées en masse et des jeunes masqués, munis de casques et de bâtons.
Dans un climat social très tendu, la matinée avait pourtant débuté pacifiquement avec le défilé de plusieurs dizaines de milliers de personnes contre la politique du gouvernement sous le slogan «la crise, c'est nous qui la vivons». Mobilisés depuis plusieurs semaines contre le projet de réforme sur l'université, les étudiants avaient été rejoints, entre autres, par des chômeurs, des personnels de santé, des habitants de L'Aquila - qui attendent toujours la reconstruction du centre dévasté par le séisme de l'an passé - ou encore des citoyens de Terzigno, arrivés de Campanie pour protester contre le projet d'ouverture d'une seconde décharge sur leur territoire.
A l'heure du déjeuner, au moment où la Chambre des députés s'apprêtait à sauver Berlusconi, les manifestan