Professeur à l'université de Turin et directeur de la revue Polena, le sociologue Luca Ricolfi analyse les raisons du maintien au pouvoir de Silvio Berlusconi dont le parti, PDL, est encore donné vainqueur dans les sondages.
Malgré sa victoire par trois voix, est-ce l’épilogue de l’expérience Berlusconi ?
La parabole politique de Silvio Berlusconi est terminée. Il ne peut que décliner. La question, c’est uniquement de savoir combien de temps sa chute va durer. Le problème est qu’il n’existe pas d’alternative crédible. Déjà en 2005, nous étions tous convaincus de son crépuscule. Malgré tout, l’expérience catastrophique du gouvernement de centre gauche de Romano Prodi, de 2006 à 2008, l’a relancé. Mais au fond, entre ses scandales privés et ses ennuis judiciaires, il a perdu depuis longtemps de son prestige. Par exemple, tous les Italiens ont compris que sa bataille pour la réforme de la justice consiste en réalité à tenter de régler sa situation judiciaire. Sur le marché de la politique, le produit Berlusconi est périmé, mais il n’y a pas de produits de remplacement. Cette situation pourrait durer quelques semaines, mais aussi quelques années, jusqu’à la fin de la législature, en 2013.
Gianfranco Fini ne représente-t-il pas une alternative à droite ?
Ce qu’il dit est raisonnable, que ce soit sur l’accueil des immigrés, la politique économique ou encore les droits pour les homosexuels. L’ennui, c’est le manque de crédibilité d’un homme politique qui a gouverné quinze ans avec Silvio Berlusconi, acceptant notamment les lois sur mesure pour le protéger de ses procès. Dans cette crise politique, les deux hommes ont d’