Il est le troisième homme, et peut-être le personnage clé du drame qui se joue en Côte-d’Ivoire. Guillaume Soro, Premier ministre d’Alassane Ouattara après avoir été celui de Laurent Gbagbo, monte en première ligne et prend tous les risques. C’est lui qui a appelé les partisans de Ouattara à marcher, aujourd’hui, sur le siège de la Radio Télévision ivoirienne (RTI), organe central de la propagande du camp Gbagbo. Le lendemain, il a promis d’installer lui-même ses ministres dans les locaux du gouvernement, à deux pas de la présidence, au centre d’Abidjan. Deux initiatives qui visent à sortir de l’impasse dans laquelle se trouve Ouattara, le président élu et reconnu par la communauté internationale.
Après avoir conduit avec succès son pays jusqu'aux élections, Guillaume Soro, 38 ans, joue son va-tout. Le 4 décembre, il est passé de l'autre côté du miroir : ce jour-là, le Premier ministre de Laurent Gbagbo est devenu celui d'Alassane Ouattara, le «vrai vainqueur» du scrutin du 28 novembre, a-t-il dit. Le chef des ex-rebelles, qui contrôlent toujours le nord du pays, n'est pas arrivé les mains vides : avec lui, c'est l'ensemble des Forces nouvelles qui rallient le camp de Ouattara. Dans les faits, c'est bien Soro qui reste le leader des ex-rebelles. «Durant toutes ces années, il a réussi à maintenir son autorité sur les commandants locaux, les "coms zones", dans le Nord», explique un initié.
Réseau. Le clan d'Alassane Ouattara mise beaucoup sur l