La dernière fois que soldats et rebelles ivoiriens s’étaient affrontés à Abidjan, c’était en septembre 2002, lors de la tentative avortée de renversement de Laurent Gbagbo. Hier, le sang a coulé à nouveau dans la capitale économique ivoirienne, où de véritables scènes de guerre se sont déroulées. Guillaume Soro, le Premier ministre d’Alassane Ouattara, avait appelé ses partisans à une marche destinée à prendre le contrôle de la RTI, la radio-télévision nationale aux ordres du régime Gbagbo. Comme prévu, les forces loyales au président sortant s’y sont opposées par tous les moyens. Selon plusieurs sources sur place, le bilan provisoire serait au moins d’une quinzaine de morts et de plusieurs dizaines de blessés. Amnesty parle d’au moins 9 manifestants non armés parmi les victimes.
Miliciens. Des incidents ont éclaté tôt le matin dans plusieurs quartiers populaires du nord de la ville, en grande partie acquis à la cause d'Alassane Ouattara. Ce dernier, qui a été déclaré vainqueur de la présidentielle du 28 novembre par la Commission électorale indépendante et reconnu par la communauté internationale, est toujours coincé à l'hôtel du Golf. A coups de gaz lacrymogène ou par des tirs, les forces de sécurité ont violemment dispersé les manifestants, qui comptaient rejoindre le centre d'Abidjan. Plusieurs victimes sont à déplorer, notamment dans le quartier d'Abobo. Sur place, plusieurs témoins ont assuré que des miliciens anglophones avaient pris part à la répressi