Yitzhak Herzog est l’un des ministres travaillistes du gouvernement de coalition de Benyamin Nétanyahou, dominé par la droite nationaliste. Candidat à la direction du Parti travailliste, il était de passage jeudi à Paris.
Vous parliez de relents «fascistes» lors de l’adoption d’un projet de loi obligeant les immigrants à prêter serment à «l’Etat juif» d’Israël. Pourquoi n’avoir pas démissionné ?
D’abord, ce projet a été suspendu. Ensuite, je ne parlais pas du gouvernement, mais de certains groupes marginaux d’extrême droite. A part ça, il est normal que tout candidat à la citoyenneté israélienne comprenne la nature juive et démocratique de l’Etat d’Israël.
Les travaillistes doivent-ils rester au gouvernement ?
Pour un court moment, s'il y a des progrès sur le chemin de la paix, oui. Il y a une opportunité en or à la lumière des propositions faites par la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, la semaine dernière. Il y a aujourd'hui une volonté d'avancer aux Etats-Unis, en Europe, mais aussi des pays arabes modérés, chez les peuples de la région. Il faut s'attaquer aux problèmes de fond : définissons les frontières plutôt que nous disputer pour une maison de plus ou de moins. Nétanyahou et Abou Mazen [Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, ndlr] doivent dire quelles frontières ils veulent, quels arrangements de sécurité, quel sort pour les réfugiés…
Les Etats-Unis ont échoué à obtenir un gel de la colonisation. Comment peuvent-ils obtenir la paix ?
Les Américains eux-mêmes ont réalisé que cette demande ne menait nulle part. Nétanyahou s’est prononcé pour un Etat palestinien, il a ordonné un gel de la colonisation, contre la volonté de son électorat. Et pourtant, les Palestiniens l’ont accusé de ne pas être sérieux, ils se sont moqués. Maintenant, ils demandent que le gel so