Jamais autant de troupes n’ont été actives sur le terrain afghan, jamais autant d’opérations spéciales menées, jamais autant de bombes larguées et de missiles tirés contre les insurgés. Les chiffres (officiels) pour 2010 donnent le vertige : 150 000 hommes engagés, aux deux tiers américains ; 7 000 opérations «antiterroristes» conduites, y compris au Pakistan ; 850 missiles lancés pour le seul mois de novembre, soit trois fois plus qu’en novembre 2009. Et 30 000 vols de soutien aux troupes au sol effectués, de janvier à fin novembre, soit 13% de plus que pendant toute l’année précédente et 57% de plus qu’en 2008. Cette escalade s’est traduite mécaniquement par une augmentation des pertes : 700 soldats tués, ce qui fait de 2010 l’année la plus meurtrière pour les Etats-Unis et l’Otan.
Optimiste. Pourtant, la nouvelle stratégie américaine, mise en place il y a un an, est loin de porter ses fruits. Nonobstant, Barack Obama, se fondant sur un rapport d'évaluation très attendu, s'est montré jeudi plutôt optimiste. Tout en reconnaissant que le conflit afghan demeurait une entreprise «très difficile», il a jugé que les Etats-Unis étaient «dans les clous» pour remplir leurs objectifs et entamer un retrait prévu pour juillet 2011, date que le rapport ne remet pas en cause.
Très attendu, ce document confidentiel avait été commandé par la Maison Blanche à son équipe de sécurité nationale en décembre 2009, lorsque le Président avait porté le contingent a