Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a répondu hier au président autoproclamé Laurent Gbagbo qui, samedi, avait demandé le départ «immédiat» de la mission de l'ONU et de la force militaire française Licorne, en déclarant que l'Onuci resterait en Côte-d'Ivoire quoi qu'il arrive. Rencontré hier par Libération et d'autres médias dans son fief de Yopougon (ouest d'Abidjan), Charles Blé Goudé, influent ministre de la Jeunesse, a fustigé l'ONU et la France. A la tête des Jeunes Patriotes, il multiplie les meetings pro-Gbagbo. Son rôle dans les manifestations antifrançaises en 2004 et anti-Onu en 2006 lui avait valu des sanctions des Nations unies.
Que répondez-vous à Sarkozy qui a fixé un ultimatum à Laurent Gbagbo pour qu’il quitte le pouvoir ?
Il faudrait que Nicolas Sarkozy ouvre les yeux pour voir que le monde a changé. Le président ivoirien n’est pas un sous-préfet français. Sarkozy doit comprendre qu’il n’a aucun ordre à donner à la Côte-d’Ivoire. Il peut demander à aider notre pays à sortir de cette crise. On n’enflamme pas la situation quand on ne peut pas la régler.
Que dites-vous aux ressortissants français vivant en Côte-d’Ivoire ?
Je voudrais les rassurer et leur dire de fermer les oreilles à toutes les rumeurs. Les Ivoiriens n’ont aucune intention de s’attaquer à eux. Le mépris avec lequel Nicolas Sarkozy nous traite est le même avec lequel il traite les ressortissants français en Côte-d’Ivoire.
Ban Ki-moon a refusé hier que l’ONU quitte la Côte-d’Ivoire. Qu’allez-vous faire ?
L’ONU devrait jouer un rôle de paix. Malheureusement, la radio onusienne est devenue le média des rebelles. L’ONU s’écarte largement de sa mission. A partir de là, elle doit comprendre la nécessité de quitter l