Au lendemain des affrontements qui ont opposé, place de la République à Paris, des partisans de Laurent Gbagbo à ceux d'Alassane Ouattara, la communauté ivoirienne de Paris restait, hier, en ébullition. A deux pas du métro Château-Rouge, dans le XVIIIe arrondissement, un petit groupe d'Ivoiriens écoute le récit d'Ossoro, 46 ans, qui s'était rendu au rassemblement pour soutenir Gbagbo. «Il y avait une marche légale, autorisée, celle des partisans de Gbagbo. Ceux de Ouattara sont venus faire de la provocation. Ils nous ont agressés», raconte-t-il.
«Machettes». A ses côtés, Odile, en France depuis vingt ans et dont le frère a été gravement blessé au bras lors de la manifestation, se montre plus virulente. Elle s'en prend aux autorités françaises : «Je n'ai jamais vu ça. Les gens avaient des machettes et la police n'a rien fait. La France, c'est le pays de Ouattara, il est chez lui». Ouattara ? «Le président international qui proclame sa victoire depuis une chambre d'hôtel, pas le président ivoirien», s'emporte-t-elle, avant de prévenir qu'elle n'aura «pas du tout peur de manifester à nouveau», et que, la prochaine fois, «chacun sera préparé».
A 100 mètres, au comptoir d'un café, un groupe pro-Ouattara est tout aussi remonté. «On ne veut pas qu'ils manifestent ici pour encourager les tueries, prévient Issa, installé en France depuis 1998 et qui a demandé la nationalité française. A Abidjan, dès q