L’Union européenne se prépare à interdire son territoire à Laurent Gbagbo et à son épouse Simone ainsi qu’à dix-huit de leurs proches. Ces premières sanctions ciblées - qui visent déjà d’autres membres de l’entourage de Gbagbo, dont Charles Blé Goudé, le leader des Jeunes patriotes depuis 2006 - ont été discutées hier matin à Bruxelles par des représentants des 27 Etats membres et devraient entrer en vigueur lorsqu’elles auront été approuvées par écrit, demain midi au plus tard. Il ne s’agit que d’un premier pas, le plus simple à mettre en œuvre : le gel des avoirs du président sortant et de ses proches, plus complexe, devrait suivre en janvier.
Ultimatum. Le principe de sanctions avait été arrêté par les Européens le 13 décembre, lors d'un conseil des ministres des Affaires étrangères. Mais il n'était pas encore certain que Gbagbo et son épouse figureraient sur cette liste, la France, ancienne puissance coloniale, voulant lui offrir une dernière chance de quitter la scène en douceur. Mais la dynamique diplomatique - les Etats-Unis et l'ONU étant très remontés contre Gbagbo - et les tueries de jeudi ont amené l'Elysée à durcir le ton. Vendredi, à l'issue du sommet européen des chefs d'Etat et de gouvernement, Nicolas Sarkozy a lancé un ultimatum au président sortant en lui enjoignant de partir «avant la fin de la semaine». C'est raté. Les Vingt-Sept, sans aller jusqu'à reprendre à leur compte cet ultimatum, ont appelé «tous les responsables civil