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portrait

Beatlemaniaques

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Sean Lennon et Charlotte Kemp Muhl. Il y avait John et Yoko, voici Sean et Charlotte, qui explorent un héritage musical hanté par les années 70.
publié le 22 décembre 2010 à 0h00

Elle arrive la première, avale des smoothies dans le hall de l’hôtel. Il émerge d’un ascenseur, étui de guitare à la main, souriant. Il est 14 heures. Ils se réveillent à peine. Ils se sont couchés tard après le concert, à Bercy, où ils ont fait, la semaine dernière, la première partie du concert de Mathieu Chedid, alias «M». A la Cinémathèque française, un lieu qu’ils adorent, on commence par la séance photo. Elle change de pose, grande pro, à chaque déclic. Lui, impassible, veut bien faire des sauts, s’il le faut. Au café, pas facile de passer commande. Le serveur, ému, s’emmêle les pinceaux. On le comprend : ce n’est pas tous les jours qu’il est donné de voir Lennon en chair et en os. Une copie si conforme, malgré le cheveu noir, l’oeil en amande et le grain de beauté sur le nez, que le Beatle ressuscité tend à éclipser, bien malgré lui, la plastique parfaite du mannequin qui l’accompagne.

Se sentent-ils plus anonymes à Paris que chez eux, à New York ? Elle : «Sean a un public ici. Il n'est pas moins connu, mais plus à l'aise. En France, où il y a plus d'empathie et de curiosité, vous êtes juste pris pour un artiste, pas pour une bête de cirque.» Lui : «Nulle part au monde, je ne suis une vraie célébrité. Je peux marcher dans la rue partout. C'est mon père qui est célèbre, pas moi ! La plupart du temps, les gens me prennent pour mon frère, Julian.» Sean Lennon et Charlotte Kemp Muhl, 35 ans et 23 ans, font couple et groupe ensemble. Ils viennent de sorti