Aussi dérangeantes l’une que l’autre, deux leçons sont à tirer de la crise en Côte-d’Ivoire. La première est que, même lorsqu’elles défendent une cause aussi évidente que la volonté exprimée par les urnes ivoiriennes, même lorsqu’elles défendent vraiment le droit et la démocratie, les grandes puissances et les institutions internationales sont singulièrement démunies.
Elles peuvent, bien sûr, recourir aux sanctions économiques mais, outre qu’il n’est pas facile de les adopter car elles contrarient toujours les intérêts politiques ou commerciaux de certains des pays qui ont à les voter, ces sanctions ne peuvent pas avoir d’effet immédiat. Les peuples en souffrent bien avant ceux qui bafouent leurs droits. Aucune n’est incontournable et, même lorsque l’Etat concerné dépend aussi largement que la Côte-d’Ivoire des aides et prêts extérieurs, les pouvoirs en place peuvent y survivre longtemps. Les sanctions ne sont pas la panacée et l’autre arme des grandes puissances, l’intervention militaire, est encore plus difficile à manier.
Pour être légale au regard du droit international, une intervention extérieure doit être approuvée par l’ONU. Si elle ne l’est pas, elle ne fait que tendre les relations entre continents et grandes puissances mais ce consensus onusien est d’autant plus rare qu’il n’y pas que la Chine et la Russie pour répugner à mettre des Casques bleus au service de la démocratie. Peu ou prou, tous les Etats ont des réserves sur le droit d’ingérence. Ils sont même de plus