Il entame vendredi son 120e jour de grève de la faim. Bernard Rappaz, chanvrier écologiste dans le canton du Valais, au sud du pays, est en train de se laisser mourir dans une prison suisse. En mars dernier, il a été condamné à cinq ans et huit mois de prison «pour violations graves de la législation sur les stupéfiants». Il conteste depuis sa peine en faisant une grève de la faim. «Je pense qu'il ne va pas dépasser Noël, si rien n'est fait», a estimé dernièrement Maggie Loretan, son ex-compagne, très inquiète.
Début décembre, un comité de soutien international a été lancé à Paris. Il réunit notamment le philosophe et politique suisse Jean Ziegler, Daniel Cohn-Bendit ou José Bové. Autour d'une idée simple: un homme aujourd'hui ne doit pas mourir dans une prison suisse, quelque soit la raison pour laquelle il est emprisonné.
Les recours se sont donc multipliés pour obtenir sa libération conditionnelle. Pour l'instant sans succès. Le 20 décembre, en dernier ressort, la Cour européenne des droits de l'homme a affirmé qu'elle n'ordonnerait pas la libération immédiate de Bernard Rappaz. Et que celui-ci devait recommencer à se restaurer, avant qu'elle puisse statuer plus en profondeur sur ce cas. Pas avant deux à trois ans, selon son avocat. Avant cette décision, depuis quelques
Agriculteur ou trafiquant de drogue: Bernard Rappaz divise la Suisse
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Bernard Rappaz, Capture d'écran de son intervention vidéo en mars dernier.
par Quentin Girard
publié le 23 décembre 2010 à 15h02
(mis à jour le 23 décembre 2010 à 18h02)
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