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Libération

L’Argentine empêtrée dans le problème du logement insalubre

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par Mathilde Guillaume, Correspondante à Buenos Aires
publié le 23 décembre 2010 à 0h00

L’occupation illégale d’un parc du sud de la ville de Buenos Aires par plus de 1 000 squatteurs et les émeutes d’une violence extrême pour les en déloger - six morts en une semaine - ont exacerbé les tensions sociales générées par le manque de logements à Buenos Aires. La semaine dernière, les autorités argentines ont comptabilisé plus de trente occupations illégales de terrains privés ou publics, dans la coquette ville patagonne de Villa la Angostura, à Rosario, au centre du pays, mais surtout dans la capitale et sa banlieue. Derrière ces actions menées par des habitants des bidonvilles, Argentins mais aussi immigrés boliviens, péruviens et paraguayens, une revendication : des logements décents. L’année dernière, le secrétariat à l’Habitat avait rendu public un rapport indiquant qu’un quart des foyers vivait dans une situation de précarité, et que 14% occupaient illégalement des terres ou des logements.

A Buenos Aires même, 300 000 personnes vivent dans vingt-trois bidonvilles qui n’échappent pas à la spéculation immobilière. Les chambres insalubres construites dans des maisons branlantes sur des terres récupérées illégalement se louent à des prix exorbitants à des populations dans l’impossibilité d’accéder à des logements classiques. Derrière le drame de la lutte pour un habitat digne s’accumulent des décennies de crises économiques récurrentes conduisant à une augmentation de la pauvreté, et des politiques sociales incapables d’endiguer le problème. Depuis la présidence de