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En Suisse, un gréviste de la faim proche de la fin

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Suisse . Le militant procannabis condamné pour violation de la loi sur les stupéfiants jeûne depuis quatre mois, et refuse toute assistance médicale.
par Raphaël Duizend
publié le 24 décembre 2010 à 0h00

C’est une grève de la faim exceptionnellement longue et qui pourrait s’achever, sous peu, de façon tragique. Après 120 jours de jeûne, Bernard Rappaz, militant suisse pour la dépénalisation du cannabis, risque de mourir en prison.

Condamné en mars 2008 à cinq ans et huit mois de réclusion pour violation de la loi sur les stupéfiants et blanchiment d'argent, cet agriculteur bio valaisan, cultivateur de chanvre, a entamé son jeûne pour réclamer la révision de son procès. Les autorités suisses s'y refusent et ont rejeté le mois dernier une demande de grâce. Fermeté des juges, détermination de Rappaz. Ce statu quo fait craindre le pire à Farid Ghehioueche, membre de son comité de soutien. «Il est dans un état physique lamentable», raconte-t-il, avant de fustiger l'obstination de la Suisse quand tout le monde espérait un «geste humanitaire», à l'approche des fêtes de fin d'année.

Depuis son incarcération en mars - suite à sa condamnation de 2008, Rappaz en est déjà à sa troisième grève de la faim. Le chanvrier se dit victime d'un revirement de la politique helvétique en matière de stupéfiants. «La Suisse, qui menait une politique libérale, tente de justifier et de réaffirmer les bases fondamentales de la prohibition du cannabis, pour d'obscures raisons morales, en montant en épingle le cas Rappaz», dénonce Farid Ghehioueche.

Cette grève de la faim embarrasse les autorités helvétiques, soucieuses d'éviter un décès en prison. Le Tribunal fédéral (équivalent