Dans quelques jours, Iman et Munther Qumsieh quitteront définitivement leur trois-pièces sombre et humide de Beit Sahour, un village chrétien de l'agglomération de Bethléem. Malgré leur émigration imminente pour les Etats-Unis, une apparence de vie ordinaire règne dans l'appartement, un sous-sol éclairé par des néons. Iman regarde distraitement un programme religieux sur la chaîne de télévision chrétienne orthodoxe locale pendant que Werd, 20 ans, un de ses quatre fils, est attablé dans la cuisine. «Je n'ai pas commencé à faire les valises car je ne réalise pas que nous partons dans dix jours», confie Iman, 48 ans, l'allure sportive avec son jean et son haut de survêtement. «Je suis déchirée de laisser le reste de ma famille ici mais nous voulons avant tout assurer l'avenir de nos enfants, leur offrir une éducation et un métier. Et, malheureusement, ce n'est pas possible aujourd'hui en Palestine», ajoute la mère, en secouant la tête avec lassitude.
Les Palestiniens chrétiens, qui représentent moins de 2% des plus de 3 millions de Palestiniens vivant en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est, continuent d’émigrer malgré le retour au calme après les années d’Intifada et la relative amélioration de la situation économique en Cisjordanie. Ils ne représentent plus que 30% des habitants de l’agglomération de Bethléem, qui comprend aussi Beit Sahour et Beit Jala, alors qu’ils étaient majoritaires avant la création d’Israël.
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