L'ex-général et dictateur argentin Jorge Rafael Videla, 85 ans, a été condamné à la prison à vie, mercredi soir, par un tribunal de Córdoba (centre de l'Argentine) pour l'assassinat de 31 prisonniers - maquillé en tentative de fugue - et les enlèvements suivis de torture de six autres opposants durant la dernière dictature militaire (1976-1983).«J'assume pleinement mes responsabilités. Mes subordonnés se sont contentés d'obéir aux ordres», a déclaré Videla la veille du verdict. Le principal responsable du sanglant coup d'Etat qui a mis fin au régime corrompu de la présidente Isabel Perón, le 24 mars 1976, a d'ailleurs toujours nié les violations flagrantes des droits de l'homme commises sous son mandat. Il a même revendiqué devant l'histoire «l'honneur de la victoire dans la guerre contre la subversion marxiste».
Un «honneur» conquis avec la torture comme méthode de gouvernement, entre 15 000 et 20 000 morts et disparus durant la «guerre sale» menée contre les Argentins, et le pillage systématique des richesses du pays en guise de doctrine économique.
Jorge Videla, qui a gouverné l'Argentine de 1976 à 1981, avait déjà été condamné à vie lors du procès de la junte militaire en 1985. Mais sa peine avait été effacée cinq ans plus tard par l'ancien président Carlos Menem, qui avait promulgué un «indulto» (pardon) en faveur des tortionnaires. En avril, la Cour suprême confirmait sa décision de 2005 de déclarer anticonstitutionnelles les lois d'am