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Côte-d’Ivoire : trois leviers pour faire plier Laurent Gbagbo

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A Abidjan, la contestation est violemment réprimée, mais les pressions internationales, notamment africaine, pourraient porter leurs fruits.
Des casques bleus dans les rues d'Abidjan, le 17 décembre. (REUTERS)
publié le 28 décembre 2010 à 0h00

La situation reste bloquée en Côte-d’Ivoire. L’appel à la grève générale lancé par Alassane Ouattara, le président élu retranché à l’hôtel du Golf, a été peu suivi hier à Abidjan, mais plus à Bouaké, son fief, situé dans le centre du pays. De son côté, Laurent Gbagbo se trouve depuis le 24 décembre sous la menace d’une intervention militaire ouest-africaine. Trois chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) sont attendus aujourd’hui à Abidjan. Ils demanderont à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir, ce à quoi le président sortant se refuse catégoriquement. Alors que le spectre de la guerre civile a déjà fait fuir 14 000 Ivoiriens dans les pays voisins, selon les Nations unies, beaucoup s’interrogent sur les chances qu’ont toutes ces pressions d’aboutir.

La pression de la rue

D’ores et déjà, la grève générale illimitée s’avère décevante pour le camp d’Alassane Ouattara. Au Cameroun, des opérations «villes mortes» lancées par l’opposition en 1996 et 2008 avaient été très suivies sans pour autant parvenir à leur fin : le président Paul Biya, au pouvoir depuis vingt-huit ans, réélu dans des conditions chaque fois contestées, reste l’un des plus indéboulonnables chefs d’Etat africains. Au Gabon et au Togo, les opposants avaient également appelé à la grève générale après des élections jugées truquées, en septembre 2009 et en avril 2010, mais sans succès.

Beaucoup d’habitants, déjà pénalisés par leur pauvreté, n’ont pas jugé utile