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REPORTAGE

«En bloquant l'ambassade, vous me faites du mal !»

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Côte-d'Ivoire: l'après-Gbagbodossier
L'ambassade de Côte d'Ivoire a fermé ses portes pour le deuxième jour consécutif
publié le 28 décembre 2010 à 14h20
(mis à jour le 28 décembre 2010 à 16h45)

«Fermé jusqu'à nouvel ordre.» L'information, lapidaire, est livrée par les policiers postés en faction devant l'ambassade de Côte-d'Ivoire à Paris.

L'annonce fait l'effet d'une claque pour les personnes venues effectuer des démarches administratives. Comme seul accueil, elles ont trouvé des portes closes sur lesquelles figurent encore quelques affichettes avec la photo d'Alassane Ouattara, estampillées d'un «Président de la Côte d'Ivoire, élu démocratiquement».

Même les fonctionnaires ivoiriens ne peuvent pénétrer dans l'enceinte de cet hôtel particulier du XVIe arrondissement. «Qu'ils bloquent la chancellerie [l'ambassade proprement dite, ndlr)] passe encore... Mais alors pas le consulat ! [où sont délivrés les passeports]» déplore un agent technique. Comme ses collègues, il est venu travailler, puis est reparti: «Ce n'est pas la peine si on ne peut pas servir les usagers.»

«Si les fonctionnaires ne peuvent pas travailler, alors je ne pourrai pas obtenir mon passeport. Et si je n'obtiens mon passeport, je ne pourrai pas me rendre en préfecture et mon permis de séjour ne sera plus valable», explique Béatrice.

Nombreux sont ceux – comme elle - à attendre un visa, un passeport, un laissez-passer... Julienne a tenté sa chance hier, mais a vite renoncé devant la tournure des événements. Malgré l'exaspération ambiante, l'humour reste de mise. A l'image de François, qui accoste un livreur pour lui demander s'il lui apporte son passeport.

Attente

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