L'escalade verbale à laquelle se livrent les deux Corées depuis des semaines conduira-t-elle à la guerre ? Ou bien faut-il voir dans les déclarations belliqueuses de Pyongyang comme de Séoul de pures gesticulations ? La bataille des mots fait en tout cas rage et atteint, ces jours-ci, un rare paroxysme. Même la Chine, alliée traditionnelle du régime communiste, se dit «inquiète».
«Nos forces révolutionnaires sont prêtes à mener une guerre sainte à tout moment», a martelé, à la veille du week-end, Kim Yong-chun, le ministre nord-coréen de l'Armée, cité par l'agence officielle nord-coréenne KCNA, ajoutant qu'en cas de conflit Pyongyang s'appuierait sur sa «dissuasion nucléaire». De l'avis des spécialistes, celle-ci n'est guère au point même si la Corée du Nord est potentiellement capable de produire une, voire des bombes à l'uranium.
«Le Bulldozer». A Séoul, parmi la population comme au sein des chancelleries, beaucoup s'interrogent sur ce que seront, dans les prochains jours, les choix des dirigeants des deux Corées. Hier, lors d'un message coup-de-poing diffusé à la radio, le président sud-coréen, Lee Myung-bak, surnommé «le Bulldozer», a appelé ses compatriotes à«l'unité» - le second appel du genre en moins d'un an -, comme s'il préparait les siens au risque d'un conflit. «Si nous montrons aux Nord-Coréens que nous sommes fermement unis, ils n'oseront pas nous défier», a-t-il dit.
Bien avant que le Cheonan,