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Douze mois de captivité dans la nasse afghane

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Parents et soutiens dénoncent le flou régnant autour des tractations pour faire libérer Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier.
publié le 29 décembre 2010 à 0h00

«Dans quelques jours»… La formule de la ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, prononcée la semaine dernière, avait déjà été utilisée en juillet, puis en août, pour annoncer la libération imminente de Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière, les deux journalistes otages en Afghanistan depuis maintenant un an. En février, Nicolas Sarkozy y avait cru lui aussi ; le chef de l'Etat avait même téléphoné aux familles pour leur annoncer que les deux hommes étaient «en marche vers nous». A chaque fois, l'espoir de les voir libres a été douché, comme si les assauts d'optimisme avaient pour effet immédiat de faire capoter leur élargissement.

On l’a vu avec les journalistes détenus naguère en Irak, les négociations avec les kidnappeurs ne sont jamais simples. Elles ne l’étaient pas davantage dans les années 80 lorsque plusieurs journalistes et diplomates - sans oublier le chercheur Michel Seurat, qui mourra pendant sa captivité - étaient demeurés otages, certains pendant trois ans, du Hezbollah libanais. Avec l’Afghanistan, la situation est au moins aussi complexe, les deux otages étant l’épicentre d’enjeux locaux, nationaux et internationaux.

Les enjeux locaux

C’est un groupe mi-islamiste mi-mafieux de la province de Kapisa (à une soixantaine de kilomètres de Kaboul) qui est à l’origine de la capture de Taponier et Ghesquière, et de leurs trois assistants afghans, venus tourner un documentaire pour France 3. Les deux ou trois jours passés