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Libération

Monterrey, la ville de l’élite mexicaine rongée par les cartels

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Longtemps préservée des narcotrafiquants, la métropole économique du nord du pays détient aujourd’hui le record de victimes civiles dans la guerre pour le contrôle de la drogue.
publié le 29 décembre 2010 à 0h00

Les laveurs de pare-brise de Monterrey ont disparu. Ces jeunes hommes qui, le temps d'un feu rouge, astiquaient les vitres des voitures pour quelques pièces ont été rayés du paysage dans cette ville, pôle économique du nord du Mexique. «Les Zetas les ont enlevés et emmenés dans des camps d'entraînement dans la sierra», raconte Juan, un chauffeur de taxi, qui ajoute que ce groupe de narcotrafiquants «organise des rafles dans les quartiers pauvres». «Ceux qui lavaient mon pare-brise, je les vois maintenant au volant de grosses camionnettes, armés et en mauvaise compagnie», poursuit-il. Ces enrôlements de force, phénomène reconnu par la police locale, se produisent depuis quelques mois, depuis que les narcos sont venus imposer leur loi dans cette ville prospère.

Monterrey se considérait comme une exception. A la différence d’autres villes du Nord, la métropole, située à 200 km des Etats-Unis, avait su, jusqu’à tout récemment, préserver une atmosphère de confinement et de tranquillité. Du haut de ce bastion, l’élite économique mexicaine a contemplé, des mois durant, avec dédain, le spectacle de la violence, avant de se rendre compte qu’elle s’était insinuée sur son territoire.

Cruauté. Depuis que le président, Felipe Calderón, a lancé son offensive contre les cartels fin 2006, les autorités ont dénombré plus de 28 000 morts dans le pays, et la presse plus de 30 000. A Monterrey et dans ses environs, 720 personnes ont été exécutées en 201