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Libération

Les couacs de la politique familiale allemande

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publié le 30 décembre 2010 à 0h00

Angela Merkel a-t-elle dépensé 15 milliards d'euros pour une politique familiale qui aide les familles aisées et ne favorise pas les naissances ? Quatre ans après le lancement en grandes pompes du «salaire parental», qui permet aux pères allemands de faire une pause pour s'occuper de leurs enfants, plusieurs spécialistes posent publiquement la question. Bert Rürup, l'expert qui a inventé le dispositif, n'y croit plus : «Ce n'est pas avec de l'argent que nous améliorerons le désir d'enfanter», a-t-il déclaré, désabusé.

Les derniers chiffres de la natalité sont à l'origine de ce profond désenchantement. Malgré les mesures lancées, l'Allemagne vieillit inexorablement. Pour l'année 2010, le taux de natalité du pays devrait être de 1,36 enfant par femme contre 1,38 en 2008 (il est de 2 en France). «C'est un moment historique», claironnait pourtant la rayonnante Ursula von der Leyen, ministre de la Famille de l'époque et mère de 7 enfants, le jour du vote de la loi. Par ailleurs, le salaire parental se révèle profondément inégalitaire : «Le modèle familial du gouvernement est exclusivement le couple salarié», se plaint Elisabeth Bussmann, présidente de la Fédération des familles catholiques. Jusqu'en 2006, un couple désireux de prendre un congé pour éduquer son enfant bénéficiait de 300 euros mensuels pendant deux ans. Avec l'arrivée de la nouvelle loi, ce temps a été réduit à un maximum de douze mois, mais l'allocation, elle, est désormais indexée sur la