Une loi liberticide sur la presse et une Cour constitutionnelle mise au pas. Depuis son arrivée au pouvoir avec son parti Fidesz, le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, conservateur aux accents populistes fort d'une majorité parlementaire des deux tiers, remet en cause les uns après les autres les garde-fous démocratiques mis en place après la chute du communisme. Cet ancien dissident devenu le héraut d'une droite ultranationaliste a en outre longtemps ménagé l'extrême droite xénophobe, antisémite et anti-Roms de Jobbik (16,8% des voix) avant de s'en démarquer (lire page 4). Si la Hongrie d'Orbán était aujourd'hui un pays candidat, de telles lois bloqueraient son intégration dans l'UE. Or, à partir du 1er janvier, elle va présider l'Europe pour six mois. «Un tel pays mérite-t-il de diriger l'Union ?» a lancé Jean Asselborn, ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, clamant haut et fort ce que nombre de ses homologues des Vingt-Sept pensent ou disent plus poliment. Mais, si Bruxelles ne peut - ou ne veut - faire grand-chose (lire ci-contre), l'inquiétude est réelle.
«Ressentiment». En 2000, l'UE - alors à 15 Etats membres majoritairement à gauche - avait sanctionné les conservateurs autrichiens de Wolfgang Schüssel pour leur alliance avec l'extrême droite de Jörg Haider. Sans effet. Aujourd'hui, un tel cordon sanitaire est impossible. Partout les formations populistes ont le vent poupe. Des petits partis xénoph