La mesure était attendue autant que redoutée en Italie. La décision prise vendredi par le président brésilien Lula de ne pas extrader l'ancien terroriste d'extrême gauche Cesare Battisti a malgré tout provoqué une réaction très dure de la part de la classe politique italienne. Le chef de l'Etat, Giorgio Napolitano, a fait part de son «amertume» et jugé qu'il s'agissait d'une «décision injuste et incompréhensible». Cet ancien communiste et figure respectée du Parti démocrate (PD, centre gauche) a rappelé qu'il avait écrit à son homologue brésilien en janvier 2009 pour lui «illustrer amplement les circonstances factuelles, les arguments juridiques et politiques qui militaient clairement en faveur de l'extradition» de l'ex-militant des Prolétaires armés pour le communisme (PAC) condamné à perpétuité par contumace en 1993 pour quatre meurtres et complicité de meurtres. Crimes dont Cesare Battisti se dit innocent.
La réaction du gouvernement Berlusconi a été encore plus sèche. Quelques minutes seulement après l'annonce de la décision, le ministre de la Défense, Ignazio La Russa, parlait pêle-mêle d'«affront», d'«injustice» et de «grave offense», allant jusqu'à évoquer «le manque de courage» de Lula. De son côté, Silvio Berlusconi, soupçonné par certains, dont le quotidien de centre gauche Il Riformista, de ne pas avoir suffisamment œuvré pour obtenir l'extradition de Cesare Battisti, a fait part de son «pr