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Libération

Les deux otages français taxés d’espionnage

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Afghanistan . Ghesquière et Taponier seraient victimes d’une guerre de pouvoir entre mouvements islamistes.
publié le 4 janvier 2011 à 0h00

Les otages français en Afghanistan sont-ils devenus un enjeu entre différentes factions de l’insurrection ? C’est ce que semble indiquer la dernière déclaration des talibans qui, samedi, ont accusé ouvertement Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier d’être des espions. Les deux journalistes avaient déjà été suspectés de faire du renseignement dans les premiers jours de leur capture, fin décembre 2009, et avaient alors failli être tués. La méprise avait été levée après la visite dans la province de Kapisa, lieu de l’enlèvement, du frère d’un de leurs trois accompagnateurs afghans. Depuis une telle accusation n’avait plus été formulée. C’est pourquoi les propos de Zabihullah Mujahid, l’un des principaux porte-parole des talibans, est inquiétante.

A la différence de bien des chefs talibans, Zabihullah Mujahid, qui était déjà leur porte-parole lorsque ceux-ci étaient au pouvoir à Kaboul (1996-2001), connaît la façon de travailler des journalistes. Il est d'ailleurs bien connu des reporters afghans qu'il inonde de SMS pour y raconter les dernières opérations des insurgés. Il avait jusqu'alors fait savoir qu'il ne considérait pas les deux journalistes français comme des espions. «Les informations et les documents que nous avons retrouvés sur eux suggèrent qu'ils cherchaient à récolter du renseignement», a-t-il cette fois affirmé.

Les accusations du responsable des talibans contrastent avec les nombreuses déclarations optimistes des autorités françaises et interviennent au sur