Rien n’est sorti de la nouvelle mission tentée hier à Abidjan par trois chefs d’Etat, envoyés par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Yayi Boni, Pedro Pires et Ernest Koroma, respectivement présidents du Bénin, du Cap-Vert et de Sierra Leone, étaient cette fois assistés par le Premier ministre kényan, Raila Odinga, mandaté par l’Union africaine (UA). Ce dernier avait accepté la négociation et le partage du pouvoir avec le président sortant, en 2008, au sortir d’une élection très contestée, marquée par au moins 1 100 morts dans les violences postélectorales.
Aujourd'hui, il n'est cependant pas question d'un tel «compromis» en Côte-d'Ivoire. C'est ce qu'a précisé, hier, un porte-parole du gouvernement sierra-léonais, avant même le début de cette nouvelle intervention de la «dernière chance». La mission des émissaires était de demander à Laurent Gbagbo de partir, sans écouter ses arguments ni ouvrir la porte à un éventuel recomptage des voix. L'exil doré avec immunité, déjà proposé, avait été refusé dès dimanche par Gbagbo.
«Le monde ne peut attendre de Laurent Gbagbo qu'il agisse dans l'intérêt de la démocratie ou de son peuple, avait déclaré le 17 décembre Raila Odinga, à Nairobi. Il faut dès lors prendre une décision pour lui.» En principe, la menace d'une intervention armée, brandie par la Cédéao pour déloger Laurent Gbagbo du pouvoir, reste de mise. Dans la pratique, c'est beaucoup plus compliqué. «Il n'y a pas la volont